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Tu penses au suicide? Tu ne vas pas bien ou un ami t’inquiète?

Surtout, ne reste pas seul. La souffrance vécue ou le sentiment d’impuissance peut toujours s’estomper.

Au cégep, on t’encourage à contacter les services psychosociaux dès maintenant pour rencontrer un membre de l’équipe.

Il y a également d’autres intervenantes à travers le cégep qui peuvent t’écouter et te diriger vers la bonne ressource pour toi; encore une fois, ne reste pas seul.

Affichette prévention suicideTu peux même apercevoir cette image (à gauche) à des endroits dans le cégep.

L’affichette t’indique que dans les lieux à proximité, il y a quelqu’un apte à recevoir ta détresse; c’est une Sentinelle en prévention.

Son rôle est de t’écouter et te diriger vers un bon service pour toi.

En dehors du cégep, on t’encourage à contacter le Centre de prévention du suicide Accalmie  au 1 866 APPELLE. C’est une ligne téléphonique accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 partout au Québec. En plus de la ligne téléphonique, le Centre de prévention du suicide Accalmie offre de l’hébergement pour les personnes en détresse et du soutien aux personnes endeuillées par suicide.

Si tu préfères communiquer par messages textes ou en ligne avec une intervenante ou un intervenant qualifié: https://suicide.ca/fr/jai-besoin-daide-maintenant/communiquer-avec-un-intervenant

Aussi, n’hésite pas à consulter la section « Urgence 24 h/ 24 » et « Aide psychosociale et autres » de  https://www.cegeptr.qc.ca/ressources/ pour connaitre d’autres options offertes à toi.

On veut que tu retiennes de ne pas rester seul avec ta détresse, car il y a des gens pour te comprendre et trouver des solutions avec toi, car des solutions il y en a toujours.

T’es important pour nous, le suicide n’est pas une option.

La Semaine nationale de prévention du suicide se déroule tous les ans au début du mois de février.

Mythes et réalités du suicide

Il faut être courageux ou lâche pour se suicider

Mythe. Quand on pense au courage et à la lâcheté, on pense en termes de choix et on projette sa propre conception du suicide sur l’autre. Or, une personne ne se suicide pas par choix, mais par manque de choix : lorsque sa vie lui est insupportable, qu’elle a atteint sa limite de tolérance face à sa souffrance et qu’elle ne voit plus d’autres façons d’arrêter de souffrir. La personne suicidaire n’y voit là ni courage ni lâcheté; ce sont les autres qui posent ce jugement. Notons que, lorsque les personnes endeuillées par suicide accordent une valeur positive à l’acte suicidaire, c’est souvent dans le but de « réparer » l’image de la personne suicidée. Aussi, l’idée que « s’en sortir tout seul, c’est faire preuve de courage » peut également amener certaines personnes (souvent des hommes) à associer le courage au suicide.

Les personnes qui pensent au suicide sont formellement décidées à mourir

Mythe. La personne suicidaire veut cesser de souffrir et non arrêter de vivre. En fait, la personne suicidaire est ambivalente quant à son désir de vivre et à son impossibilité à continuer de souffrir. Comprendre cette ambivalence et s’en servir pour trouver une solution porteuse d’espoir est une façon positive d’intervenir qui est accessible à tous.

Toute personne suicidaire parait déprimée

Mythe. Bien que la personne suicidaire soit la plupart du temps en période dépressive, toutes ne présentent pas nécessairement des signes de dépression. Au contraire, certaines personnes paraissent dures et insensibles, alors que d’autres sont rieuses et très actives. Il faut faire attention, car ces comportements peuvent servir à cacher une grande tristesse et des pensées suicidaires.

Parler du suicide encourage le passage à l’acte

Mythe. Le suicide est un sujet dérangeant dont on parle difficilement. Pourtant, c’est en parlant du suicide que l’on peut démystifier ce sujet et parvenir à aider une personne en détresse. Demander directement si une personne songe au suicide, ce n’est pas lui suggérer l’idée, mais lui ouvrir la porte à l’expression de sa souffrance. Parler du suicide, oui, mais pas n’importe comment!

On peut aider une personne suicidaire sans être un professionnel dans le domaine du suicide

Réalité. Au quotidien, dans ses relations avec son entourage, chaque personne peut aider un proche confronté à la souffrance, avec les moyens dont elle dispose et en respectant ses limites. Savoir reconnaitre les signes avant-coureurs, ouvrir le dialogue et trouver des solutions de rechange satisfaisantes pour la personne sont des façons de soutenir un proche en situation de détresse. Avec de l’ouverture, de la compréhension et de l’entraide, il est possible d’éviter que soit posé un geste irrémédiable. Cependant, dans l’aide à une personne suicidaire, professionnelle ou proche, la même règle s’applique : on ne doit jamais rester seul avec le problème; il faut absolument se faire aider.

Les personnes qui menacent de se suicider veulent attirer l’attention ou manipuler

Mythe. Il faut toujours prendre les menaces de suicide au sérieux; elles sont toujours des appels à l’aide. On doit aussi faire attention aux menaces à répétition et à celles qui s’étendent sur une longue période de temps. La répétition du message peut avoir l’effet de l’homme qui criait au loup, c’est-à-dire de désensibiliser l’entourage à l’importance de la situation. Quant à l’impression d’être manipulé, ce sentiment reflète souvent l’état intérieur de l’intervenant et non l’intention consciente de la personne en détresse. On doit demeurer vigilant à tout comportement suicidaire car, si la personne ne perçoit pas de changement à sa situation, son désespoir risque de s’accroitre, et elle peut adopter des conduites de plus en plus dangereuses. Pour certaines personnes, la tentative de suicide représente une sorte de « pratique » à un comportement suicidaire plus dangereux.

Source : Séguin, M., Roy, F., Bouchard, M., Gallagher, R., Raymond, S., Gravel, C. et Boyer, R. (2004) Programme de postvention en milieu scolaire: Stratégie d’intervention à la suite d’un suicide, p. 36-38.

 

Maxime Beauchemin
Travailleur social