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Mardi 3 décembre 2013

La présidente, le directeur général et le directeur des études du Cégep de Trois-Rivières, Mme Karine Provencher, M. Raymond-Robert Tremblay et M. Denis Rousseau ainsi que le président du Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières, M. Jean Fournier, partagent la même inquiétude sur deux sujets majeurs : la relativité salariale pour les enseignants ainsi que l’avenir des programmes d’études collégiaux en Soins infirmiers et en Hygiène dentaire.

La relativité salariale pour les enseignants
En juin 2013, le Conseil du trésor a fait connaitre son analyse de la tâche des enseignants de cégeps dans le cadre de l’exercice de classification des catégories d’emplois mixtes. Celle-ci les déclasserait d’un rang (du 22e au 21e échelon). De plus, cette analyse ne reconnaitrait plus aux enseignants des collèges, pour établir leur salaire annuel, les diplômes de maitrise ou de doctorat, comme c’est le cas depuis 2002.

Dans son évaluation, le Conseil du trésor n’a tenu compte que du travail fait en classe par les enseignants, de leurs préparations de cours et de la correction. Par exemple, l’implication au sein du département et dans les comités de programmes, où sont élaborées les stratégies pédagogiques, n’a pas été considérée. Pourtant, plusieurs études témoignent de la contribution essentielle des enseignants pour la gestion pédagogique, la recherche dans les collèges et le fait que cet apport est caractéristique du niveau des études supérieures.

Pour le directeur général du Cégep de Trois-Rivières, M. Raymond-Robert Tremblay, il ne fait aucun doute que les enseignants de cégep appartiennent à l’enseignement supérieur et accomplissent une tâche complexe. « Il est important de reconnaitre la professionnalisation de l’enseignement collégial qui a débuté il y a une vingtaine d’années et se poursuit depuis», a-t-il déclaré.

Pour le président du Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières, M. Jean Fournier, les travaux de négociation entre la fédération syndicale et le Conseil du trésor ont débuté par un positionnement patronal révélant une méconnaissance de la tâche. « Fort d’un mandat unanime exprimé en assemblée syndicale, il est nécessaire de reconnaitre cette errance et de reprendre les négociations sur des bases empreintes de reconnaissance et de respect de la fonction enseignante. Nos membres sont indignés devant le fait que le processus de relativité salariale entrepris au Québec ces derniers mois ouvre pour une première fois sur une offre patronale à la baisse. Cela est irrecevable et soulève un tollé de protestations dans toutes les régions du Québec, dans nos rangs, mais aussi chez nos partenaires », souligne M. Fournier.

Quel avenir pour Soins infirmiers et Hygiène dentaire?
Depuis quelques mois, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) fait pression pour que la formation passe obligatoirement par le niveau universitaire. Cette demande du rehaussement de la formation pourrait aller jusqu’au retrait du droit de pratique après le DEC. Madame Provencher et monsieur Fournier réclament le maintien du DEC qualifiant afin que les techniciennes en soins infirmiers puissent continuer d’exercer leur profession de manière à bien répondre aux besoins de la population, comme cela se fait depuis la création des cégeps.

En ce qui concerne la formation technique en Hygiène dentaire, un comité composé de divers représentants du domaine buccodentaire rendait public en janvier 2013 un rapport proposant un champ d’activités pour les assistantes dentaires presque en tous points pareil à celui des hygiénistes dentaires. Si les recommandations de ce rapport étaient adoptées telles quelles, 75 % des compétences spécifiques aux Techniques d’hygiène dentaire seraient maintenant enseignées au secondaire en assistance dentaire. C’est pourquoi madame Provencher et monsieur Fournier réclament un moratoire concernant le diplôme d’études secondaires en assistance dentaire. Pour M. Fournier, la formation offerte au collège ne devrait pas être désappropriée des principaux gestes professionnels nécessitant des compétences supérieures, à l’avantage d’une formation offerte au secondaire. « La notion de complémentarité doit guider le partage des fonctions. Nous avons reçu un mandat fort de nos membres pour agir à la sauvegarde de l’intégrité de ces deux programmes techniques, à forte concentration féminine et présentant un très haut taux de placement », a-t-il conclu.


Mme Karine Provencher, présidente du conseil d'administration du Cégep de Trois-Rivières, M. Raymond-Robert Tremblay, directeur général du Cégep de Trois-Rivières, M. Jean Fournier, président du Syndicat des professeurs et professeures du Cégep de Trois-Rivières ainsi que M. Denis Rousseau, directeur des études du Cégep de Trois-Rivières.