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Lundi 10 juin 2013

Lors d’une conférence de presse tenue le 10 juin, la Fédération des cégeps a joint sa voix à celle de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ pour réitérer que les diplômées du cégep en Soins infirmiers doivent pouvoir continuer d’exercer la profession une fois leur DEC obtenu comme c’est le cas actuellement.

« Alors que les besoins en santé sont grandissants, priver les techniciennes et les techniciens de leur droit de pratique, comme le propose l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, est un choix que le Québec n’a vraiment pas les moyens de faire », a indiqué M. Jean Beauchesne, président-directeur général de la Fédération des cégeps.

Estimant que les enjeux de la santé feront en sorte d’exiger des compétences plus étendues de la part du personnel infirmier, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) demande que le baccalauréat devienne obligatoire pour accéder à la profession infirmière, ce qui aurait pour effet d’éliminer le collégial comme voie de sortie sur le marché du travail. Cette proposition fait actuellement l’objet de discussions au sein du groupe de travail sur la formation de la relève infirmière, dirigé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, qui doit terminer ses travaux prochainement.

Les collèges partagent tout à fait l’idée d’un rehaussement de la formation du personnel infirmier pour répondre aux nouvelles exigences de la profession. Ils considèrent toutefois qu’il est prématuré de conclure que seul le baccalauréat pourrait y répondre. Pour les cégeps, toute remise en question du modèle actuel de formation, qui a largement fait ses preuves, devrait être précédée d’une rigoureuse analyse des besoins actuels et futurs de la population québécoise et des fonctions de travail des infirmières. Cette analyse devrait porter sur la situation de travail de l’ensemble du personnel infirmier, des préposées jusqu’aux infirmières techniciennes et bachelières en passant par les infirmières auxiliaires. Ce n’est qu’au terme d’un tel exercice qu’une décision éclairée pourra être prise et que des ajustements pourront au besoin être apportés au parcours collégial des étudiantes qui se destinent à la profession infirmière.

Au Cégep de Trois-Rivières
Au cours des dernières semaines, des représentants du Cégep de Trois-Rivières ont rencontré plusieurs élus afin de les sensibiliser à cette problématique. Ainsi, Noëlla Champagne, députée de Champlain a été rencontrée le 24 mai dernier, Danielle St-Amand, députée de Trois-Rivières le 27 mai, Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie le 31 mai et Jean-Paul Diamond, député de Maskinongé le 10 juin. Pour le Cégep de Trois-Rivières, ont participé à l’une ou l’autre de ces rencontres : Raymond-Robert Tremblay, directeur général, Lucie Comeau, directrice des études, Nathalie Houle et Josée Brière, coordonnatrice du département de Soins infirmiers ainsi que Jean Fournier et Marie-Ève Bérubé, du Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières. Tous les élus rencontrés se sont montrés sensibles aux préoccupations exposées.

Le BAC obligatoire : une mesure impopulaire auprès des étudiantes en Soins infirmiers
Un sondage effectué à l’hiver 2013 par la Fédération des cégeps auprès des quelque 10 000 étudiantes inscrites actuellement au DEC en Soins infirmiers au cégep, auquel plus de 3 000 d’entre elles ont répondu, indique que près de 3 étudiantes sur 4, soit 73 % des futures infirmières, sont contre le BAC obligatoire. Plus important encore, 42 % des répondantes au sondage n’auraient pas choisi la profession si le BAC avait été obligatoire. Pour plus de détails sur ce sondage, consultez le site de la Fédération des cégeps :http://www.fedecegeps.qc.ca/c/perspectives-collegiales.


Fédération des cégeps